Olivier Bernard, connu sous le nom du Pharmachien est pharmacien, producteur au contenu, scénariste et animateur d’une série télé documentaire intitulée Les Aventures du Pharmachien.
Il s’intéresse aux « mythes scientifiques et médicaux » entre autres à l’aide de la bande dessinée (B.D.). Il a publié plusieurs livres, dont Le Pharmachien : différencier le vrai du n’importe quoi en santé !. Dans ce court article, nous vous présentons dans nos mots ce que nous avons retiré de notre entretien.
Qu’est-ce qui distingue la B.D. d’un article de vulgarisation classique ?
Plusieurs types de médias sont nécessaires pour vulgariser, différents styles pour différentes personnes. Par exemple, il y a des gens qui ne veulent pas lire un article de mille mots. La B.D. permet donc d’aller chercher un autre type de public, notamment en utilisant l’humour.
Que doit-on faire pour garder l’intérêt du lecteur ?
L’humour est une bonne manière d’aller chercher les gens qui ne sont pas intéressés, car cela peut susciter le rire et des émotions. Une possibilité serait de partir d’une anecdote personnelle.
Quelle place devraient occuper les dessins ?
Les dessins devraient supporter le propos en illustrant les idées les plus importantes. Les images devraient être celles qui nous viennent en tête lorsqu’on lit notre plan. Elles sont donc un support visuel venant ajouter un « punch ».
Comment est-ce que la structure d’un article de vulgarisation se transpose-t-elle en B.D. ?
À l’université, on ne nous apprend pas à être de bons vulgarisateurs. Il faut alors développer ce talent par nous-même, il faut travailler. Dans ce cas-ci, il existe deux types de dessins : ceux qui expliquent les choses (les dessins dits de contenu) et ceux qui allègent le contenu, par exemple en faisant une blague ou en illustrant une croyance loufoque.
Vous utilisez souvent l’humour dans vos B.D.s. Quels sont les enjeux reliés à la neutralité versus la touche plus subjective de la part de l’auteur ?
Personne ne peut prétendre être complètement neutre et aucune forme de vulgarisation n’est purement factuelle. Ceci dit, on ne peut pas commencer à faire de la B.D. avant d’avoir un plan béton. Une fois que la structure est solide, les dessins peuvent servir à ajouter des gags.
Pour sa part, il ne s’attarde pas trop sur les dessins, lesquels sont des dessins dits vectoriels.
Auriez-vous des idées afin d’intéresser les auteurs à utiliser la B.D. dans un contexte de vulgarisation scientifique ?
Il est intéressant de regarder ce qui se fait dans le domaine (ex. : https://xkcd.com) et de constater que la quantité de choses que l’on peut dire avec des dessins simples est impressionnante. Il est important de mettre l’accent d’abord sur la vulgarisation en tant que telle avant de s’attaquer aux dessins. Il faut faire un plan, travailler sur ce plan et synthétiser au maximum. Les informations doivent être extrêmement de base. Le gros défaut est le manque de synthèse, de concision. Le chose la plus difficile à faire est de synthétiser, vulgariser et enlever l’information de manière très prudente. Un bon travail de vulgarisation devrait être ponctué d’images. Tout n’a pas besoin d’être illustré, mais il est important de garder un intervalle régulier afin de ne pas perdre l’intérêt du lecteur.
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