Le vrai coût d’un hamburger

Amélie Loiselle

Étudiante au doctorat en communication publique

Le vrai coût d’un hamburger

Amélie Loiselle

Étudiante au doctorat en communication publique

La viande rouge* est un aliment central dans l’alimentation des Québécois·e·s. Or, les expert·e·s recommandent une diminution de notre consommation de viande rouge collective pour la santé de notre planète. Certes, la production de viande génère beaucoup de gaz à effet de serre et cause la destruction d’habitats naturels. De manière générale, plus notre alimentation est végétale, moins elle représente un fardeau environnemental. Afin de remplacer, du moins en partie, la viande rouge dans nos recettes préférées, les protéines végétales* (p. ex., tofu, légumineuses) représentent une alternative économique et nutritive.

9,00 $/lb. C’est le prix du bœuf haché extra-maigre au IGA en moyenne. Vous préférez le filet mignon ? Vous devrez débourser autour de 45,00 $/lb. Malgré son coût élevé, la viande rouge* se retrouve souvent dans l’assiette des Québécois·e·s, que ce soit sous la forme de tranches de bacon au déjeuner, d’un sandwich au jambon pour le lunch ou encore d’un hamburger pour le souper. En effet, le bœuf est la deuxième viande la plus consommée au Québec après le poulet et les Québécois·e·s mangent en moyenne une portion de viande rouge par jour. Toutefois, le coût de la viande ne représente pas qu’un coût monétaire pour la personne qui l’achète, mais également un coût environnemental pour la collectivité. Saviez-vous qu’à moins que vous fassiez partie des gens qui voyagent une quinzaine de fois par année en avion, vous économiseriez plus de gaz à effet de serre (GES) en mangeant moins de produits animaux (p. ex., viande, produits laitiers) qu’en limitant vos transports?

Le coût environnemental de la viande

Selon une étude qui a comparé les effets de 15 groupes d’aliments sur la santé et l’environnement, la viande rouge, qu’elle soit transformée ou non, est l’aliment ayant le plus d’impact environnemental comparativement à la volaille, le poisson, les produits laitiers et les œufs. Plus précisément, l’élevage du bétail représente 80 % des émissions de GES totales du secteur de l’agriculture et entraine la destruction de nombreux habitats naturels pour en faire des terres agricoles. En effet, élever des animaux nécessite beaucoup d’espace, car on a besoin d’un endroit pour installer le troupeau et des terres pour faire pousser sa nourriture. Qui dit multiplication des terres agricoles, dit également utilisation massive d’eau. Les animaux ont besoin de s’hydrater, évidemment, mais les plants qui deviendront leur nourriture aussi.

Plus notre alimentation est végétale, mieux c’est

En règle générale, plus une alimentation est riche en végétaux, moins elle a un grand impact environnemental. En effet, les aliments les moins polluants sont les aliments d’origine végétale comme les fruits, les légumes, les légumineuses et les grains céréaliers. L’alimentation végétalienne (vegan)* remporte donc la palme de l’alimentation la plus écologique, à quelques exceptions près. Par exemple, une personne végétalienne qui consomme beaucoup de produits d’imitation de la viande (p. ex., galette Beyond-Meat) ou de fromage (fauxmage) pourrait ne pas avoir une empreinte environnementale plus faible qu’une personne végétarienne* qui consomme des œufs et des produits laitiers. En effet, différents facteurs peuvent influencer l’empreinte environnementale des aliments comme la nature et la provenance des ingrédients, les méthodes de production, ainsi que les ressources nécessaires pour leur transformation.

Les protéines végétales* : nutritives et économiques

3,99 $/lb. C’est le prix du tofu extra ferme au IGA en moyenne. Le tofu est un aliment abordable et il en est de même pour les différents types de légumineuses sèches ou en conserve (p. ex., pois chiches, lentilles, haricots). À l’inverse de certaines pratiques écoresponsables comme l’achat d’aliments biologiques, troquer la viande rouge pour des protéines végétales de temps à autre est avantageux pour le portefeuille. Souvent riches en fibres et ne contenant pas de gras saturés, les protéines végétales sont également un substitut nutritif à la viande. Une façon graduelle de remplacer la viande rouge dans son alimentation est d’essayer des recettes flexitariennes, c’est-à-dire des recettes qui combinent de la viande et des protéines végétales. Par exemple, remplacer la moitié du bœuf haché dans son pâté chinois ou ses tacos par des lentilles, et intégrer du tofu extra ferme émietté dans sa sauce à spaghetti sont des façons populaires de réduire la quantité de viande dans ses recettes préférées.

Les recommandations pour une alimentation bénéfique pour la planète sont approximativement les mêmes que les recommandations pour une alimentation saine. Concrètement, cela représente une alimentation riche en végétaux comme les fruits, les légumes, les légumineuses, les noix et les céréales à grains entiers, et faible en viande animale et en sucreries (p. ex., alimentation méditerranéenne). Se pourrait-il que, tout naturellement, l’être humain ait été conçu de manière à prospérer en harmonie avec la nature ?

Lexique

Viande rouge : La viande rouge fait référence à la viande qui provient du bœuf, du veau, du porc, de l’agneau, du mouton, du cheval ou encore de la chèvre ainsi qu’à ses versions transformées telles que les saucisses, le jambon, le bacon, le corned-beef, le bœuf séché et la viande en conserve.

Alimentation végétalienne (vegan) : L’alimentation végétalienne exclut toute forme d’aliments d’origine animale comme la viande, le poisson, les œufs ou les produits laitiers.

Alimentation végétarienne : L’alimentation végétarienne inclut les œufs et les produits laitiers, mais exclut la viande animale.

Protéines végétales : Les protéines végétales regroupent les sources de protéines provenant d’aliments d’origine végétale comme les légumineuses (p. ex. pois chiches, haricots, lentilles, soya), les noix et les graines. Les produits fabriqués à partir de soya, comme le tofu, le tempeh et la protéine végétale texturée, sont également des sources de protéines végétales.

Découvre l'autrice

Amélie Loiselle

Amélie est nutritionniste et étudiante au doctorat en communication publique à l’Université Laval, à Québec. Sa thèse porte sur l’optimisation des stratégies de communication pour faciliter la transition d’une alimentation riche en viande rouge vers une alimentation riche en protéines végétales. Elle est passionnée par le changement de comportement, les communications et l’alimentation. Elle adore connecter avec les autres, les sorties en randonnée et la bonne bouffe !

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1 Comment

  1. Suzanne Lefebvre dit :

    Très intéressant!

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